Je fais du sport.

Je fais du sport.
Je veux perdre ce ventre qui se montre et me rappelle les pizzas trois fromages qui ont engraissé ma partie abdominale et le pizzaïolo.
Je regarde de jolies petits blogs où les filles sont belles et minces et bronzées et débordant de sourires et de seins et narguant de leurs courbes parfaites la femme banale et l’homme en mal de peau fraîche que je suis.
Je mange de la salade. Les escargots m’envient. Je mange des carottes et des radis.
Et je noie dans du martini même pas frais mes désirs du jour qui s’alcoolisent dans mes espoirs du soir.
Je compte les calories et je décompte les jours me séparant d’un été qui me donne des espoirs enfouis, cachés sous ma couette, la nuit, là où seules mes pensées vagabondes font dresser les espoirs d’une virilité pas tout à fait réduite à néant…
Le bilan est morose, les idées s’écrasent sur le mur des lamentations d’un futur vieux et plus assez jeune pour y croire.
La vie passe. Salope.
Comme toutes les autres ; elle passe et ne s’arrête pas.
Bon.
Demain est un autre jour. Cinquante pompes, cent abdos, des crudités et du vin, des rêves, des femmes nues et arrogantes et un peu de soupe, des muscles timides qui s’esquivent derrière des graisses amassées laborieusement, des brunes, des blondes, des rousses, des corps huilés, des stagiaires qui se trémoussent dans mes fantasmes et qui se foutent de ma présence, des maillots de bain qui traînent dans une armoire depuis quatre ans, de la vie, juste de la vie. C’est pas bien grave, tout ça.
C’est juste le temps.